Fret ferroviaire 19 M€ pour rien ?
L’avenir du train de primeurs entre Perpignan et Rungis, au-delà de la fin d’année, n’est pas garanti.
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La ligne de fret ferroviaire Perpignan Saint-Charles - Marché international de Rungis (MIN), qui transporte « des fruits et légumes de France, d’Espagne, du Portugal et du Maghreb six jours sur sept », selon le service de communication de la Semmaris (société gestionnaire du MIN), était déjà passée de deux à une rotation quotidienne en 2016. Ensuite, elle a été menacée de fermeture mi-mai avant que les parties prenantes ne se mobilisent pour son maintien… Au moins jusqu’à fin 2019.
Toutefois, les alternatives évoquées, et notamment le projet d’autoroute ferroviaire Barcelone-Perpignan-Rungis porté par VIIA, une filiale de Fret SNCF (SNCF Logistics), dont le déploiement est prévu pour 2022, n’augure rien de bon pour la ligne de fret précitée.
Seulement 138 000 t de fruits et légumes
Pourtant, « la rénovation du terminal ferroviaire [datant de 1969], des quais et de leur couverture, entreprise en 2006, a nécessité un investissement de 19 millions d’euros (M€) », précise-t-on à la Semmaris. Les travaux de restructuration visaient à doubler les capacités de transport à 400 000 t de fruits et légumes contre 200 000 t auparavant. « Mais cet objectif n’a jamais été atteint », souligne la Semmaris. Ce que le ministère chargé des Transports a confirmé dans un communiqué du 17 mai en indiquant que « ce train quotidien a permis d’acheminer 138 000 t de fruits et légumes du sud de la France vers Rungis en 2017 ».
Les nouvelles infrastructures inaugurées en 2010 n’auront finalement servi qu’une décennie ! « La région Île-de-France regrette d’avoir été informée aussi tardivement de cette situation alors même qu’elle avait largement contribué au plan de financement », déplore-t-elle dans un communiqué du 17 mai, soit 6,65 M€, faisant d’elle le premier financeur de l’opération devant le conseil général du Val-de-Marne (6,25 M€), SNCF Geodis et la Semmaris (3,05 M€ chacun). Malgré cela, la région Île-de-France est prête « à réaliser les investissements qui seraient nécessaires pour contribuer à une solution pérenne et viable économiquement ».
Isabelle Lartigot
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